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Dabealvi.La Sentinelle en mode veille - Centrafrique M.E.R.C.I

Un cartable solaire pour éclairer les écoliers ivoiriens et centrafricains

21 Août 2018 , Rédigé par dabealvi.over-blog.com Publié dans #cartable numérique,, #ENERGIE SOLAIRE, #bangui, #dabealvi

 

Le petit Michel Koutouan est félicité par ses parents pour ses notes en classe, qui se sont encore améliorées. De cinq sur dix de moyenne, il est passé à sept. Michel confie lui-même devoir cette progression au cartable solaire Solarpak . Vivant dans un foyer sans électricité dans le village de Songon, à l’ouest d’Abidjan, cet écolier a eu la chance d’être parmi les bénéficiaires des 50 sacs distribués dans le secteur. À l’instar de Michel Koutouan, d’autres élèves du village de Grand Aféri, dans le sud-est de la Côte d’Ivoire, ont également reçu le cartable et amélioré leurs résultats scolaires.

Derrière ces sacs d’école se cache un nom : Evariste Akoumian, la trentaine, auteur de cette invention. L’idée lui est venue alors qu’il livrait du matériel informatique et des fournitures de bureau à l’intérieur du pays. En escale dans un village non électrifié, il a constaté qu’une fois la nuit tombée, les enfants avaient du mal à apprendre leurs leçons et à faire leurs devoirs. « Avec mes collègues, nous nous sommes dit qu’en Afrique, nous avions le soleil gratuitement : alors pourquoi ne pas réfléchir à une solution liée à cet atout naturel pour aider ces enfants, afi n qu’ils aient de meilleurs résultats scolaires ? », explique-t-il.

700 millions d’Africains privés d’électricité

La start-up de vente de matériel informatique que dirige Evariste Akoumian, sans grands moyens, occupe, dans la commune de Cocody, les bureaux de Thierry Doffou, un autre jeune inventeur. C’est là que le jeune homme conçoit ses cartables solaires, dotés d’une plaquette solaire de 3 watts à laquelle est incorporée une batterie, se rechargeant à la lumière du jour. Cette énergie emmagasinée tout au long de la journée permet d’avoir de la lumière le soir, trois heures durant, grâce à une lampe LED connectée à un port USB, relié à la plaquette solaire.

Le jeune inventeur précise qu’il lui a fallu deux ans de recherches et six mois de tests sur le terrain pour parachever sa création. Puis, il a procédé à une première distribution gratuite de 500 sacs solaires dans quatre localités de Côte d’Ivoire. « J’ai investi les bénéfices de mon entreprise dans Solarpak. Nous y avons injecté un peu plus de 50 millions de francs CFA [76 000 €] », indique notre interlocuteur, qui affiche une ambition de taille : combler le manque d’accès à l’électricité, qui concerne encore 700 millions d’habitants en Afrique. Ce défi , Evariste Akoumian est bien conscient qu’il n’est pas facile à atteindre. Mais « ce n’est pas parce que c’est difficile qu’il faut baisser les bras. Au contraire, il faut avoir de la persévérance, du courage. Car rien n’est facile dans la vie ! », insiste-t-il.

Aujourd’hui, l’invention séduit bon nombre de personnalités. Parmi elles, la ministre ivoirienne de l’éducation nationale, Kandia Camara, ou encore le célèbre groupe de musique Magic System. Visiblement très sollicité – son téléphone ne cesse de sonner lors de notre rencontre –, Evariste Akoumian indique avoir été parmi les lauréats de la Global Social Venture Competition francophone. Une distinction qui l’a conduit à la finale internationale du concours, en avril 2017, à Berkeley (États-Unis). Le jeune inventeur, classé parmi les dix premiers de ce prestigieux prix américain, juge cette place satisfaisante pour une première participation à un événement de si grande ampleur, réunissant plus d’une cinquantaine de pays.

Si l’ambassade des États-Unis en Côte d’Ivoire a eu la générosité de relayer l’initiative, Evariste Akoumian ne bénéficie, pour l’heure, d’aucun soutien financier pour accroître son activité et vendre plus de sacs, qui coûtent 12 000 francs CFA TTC pièce [18 €]. S’il importe actuellement les sacs et les petits panneaux solaires d’Asie pour les monter en Côte d’Ivoire, il espère pouvoir bientôt relocaliser la production dans son pays. « Nous comptons lever des fonds pour implanter une usine d’assemblage qui s’occupera du côté textile, ce qui donnera de l’emploi aux jeunes », prévoit le jeune entrepreneur, aujourd’hui à la tête d’une équipe d’une dizaine de personnes, dont un technicien, des commerciaux, un directeur de communication, un chargé des relations publiques, un responsable des achats et des designers, qui s’occupent de la conception des sacs.

Issouf Kamagaté

Fraternité matin, Côte d’Ivoire

 

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