Le bonheur, moteur de l'entreprise
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Le bonheur n'existe pas comme tel. Nous n'avons jamais vu le bonheur se promener dans la rue, tout comme nous n'avons jamais vu la liberté, la justice, et toutes ces grandes idées qui n'existent que de manière intentionnelle dans la tête de ceux qui y pensent, ou qui les pensent. Ce qui existe, ce sont des gens heureux.
Dire que le bonheur est moteur de l'entreprise c'est dire que la personne heureuse est un moteur pour son entreprise, qu'elle est moteur dans son travail. En fait, la personne heureuse est plus vivante que les autres. Sa capacité au bonheur est sonmoteur intérieur qui la fait avancer, se développer et prendre davantage sa vie en main.
L'image du moteur est parlante. Il est ce qui est le plus souvent caché dans le véhicule, sous le capot, la plupart du temps éteint. Il est conçu pour fonctionner et faire avancer le véhicule de manière plus rapide et facile.
Lorsqu'il est en panne, il faut pousser le véhicule à la main et le moteur devient ce qu'il y a de plus lourd. Il fonctionne parfois au ralenti, par fois en surrégime. Pour le démarrer, il faut une clé et surtout une étincelle. Pour qu'il fonctionne il doit aussi êtrealimenté en carburant et être directement relié aux organes de roulement.
Notre capacité au bonheur est aussi ce que nous cachons sous le capot de notre personne. C'est comme un secret très profondément enfoui, un désir profond de notre nature que nous pouvons parfois ignorer ou maltraiter. Parfois, nous faisons une expérience très forte de bonheur et notre moteur intérieur se réveille. D'autres fois, nous souffrons et notre moteur s'éteint. Lorsque la personne est heureuse, elle travaille de manière plus facile et plus efficace car elle est encline à donner le meilleur d'elle-même. Lorsqu'elle n'est pas heureuse, elle a tendance à se replier sur elle-même et faire passer son ego avant la réalité. La personne qui n'est pas heureuse traine avec elle un moteur à l'arrêt qui rend la vie et le travail plus laborieux.
Qu'elle est donc cette clé qui permet à ce moteur intérieur de démarrer ? S'il en existe une, elle est certainement propre à chacun car il y a autant de manières d'être heureux que d'empreintes digitales. Il faut donc la tailler à notre mesure.
Pour découvrir cette clé, il est nécessaire de se demander ce qu'est le bonheur et plus particulièrement le bonheur au travail.
Je définirais le bonheur comme le rayonnement sur et dans la personne qui provient de la manière dont elle est présente en acte au monde. Le bonheur n'est donc pas un objectif vers lequel nous tendons mais une manière d'être et même le rayonnement qui provient de cette manière d'être. L'expérience du bonheur se produit en nous dans une interaction unique entre notre personneet la réalité. Que cette réalité soit au bout de nos sens, que ce soit une autre personne, que ce soit l'objet d'une recherche ou une réalité plus spirituelle, c'est l'altérité de cette réalité qui nous attire et suscite une présente active de notre part. Ce rayonnement n'est-il pas justement cette étincelle qui démarre le moteur ?
Le bonheur au travail ne peut pas être à l'opposé du bonheur. En fait, l'expérience du bonheur au travail se produit de la même manière mais "dans une dynamique de projet". Je définirais donc le bonheur au travail comme étant le rayonnement sur et dans la personne qui provient de la manière dont elle est présente en acte aux autres dans une dynamique de projet.
Pour être heureux au travail, il faut donc prendre du plaisir dans la relation aux autres et s'inscrire dans une dynamique de projet. Les deux grands obstacles à ce bonheur sont donc l'isolement (qui empêche la relation aux autres) et l'ennui (qui existe quand il n'y a pas de dynamique de projet).
L'homme cherche naturellement à être heureux, sans forcément se le dire ou le dire. Il cherche donc naturellement à êtreheureux dans son travail.
Doit-il attendre que cela lui tombe dessus ? Il peut attendre mais ses chance de succès sont infimes.
Le plus sûr est d'être ACTEUR de son propre bonheur en étant plus présent en acte à ce qui se passe en nous et autour de nous, en étant plus attentifs aux personnes avec lesquelles nous vivons et travaillons.
Le manager a lui une responsabilité supplémentaire en tant qu'il peut FACILITER les conditions de ce bonheur au travail en veillant à la qualité des relations inerpersonnelles et créant une dynamique de projet.
Bonheur va donc avec vie, dynamisme, enthousiasme, envie, optimisme.
Le bonheur est donc bien un véritable moteur pour l'entreprise. C'est même le moteur le plus profond et le plus puissant. C'est lui qui permet à l'entreprise de se développer, d'affronter de nouveaux défis, d'innover, de chercher sans cesse à améliorer son produit ou son service.
L'art du manager est de permettre au bonheur qui est le moteur de chacun de devenir le moteur de tous. Il doit savoir créer des synergies, faire travailler ENSEMBLE dans la même direction. Sa responsabilité est d'assurer que chacun sait où il va, à quoi il sert dans le processus collectif et de veiller à tous les grains de sables qui peuvent venir enrailler la machine. Il doit pouvoir alimenter le moteur collectif en encourageant régulièrement et en rappelant le cap à suivre.
Philippe Laurent
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