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Dabealvi.La Sentinelle en mode veille - Centrafrique M.E.R.C.I

CENTRAFRIQUE: Un réseau ferroviaire pour relier toute l'Afrique

6 Novembre 2017 , Rédigé par dabealvi.over-blog.com Publié dans #ENERGIE SOLAIRE, #RESEAU, #FERROVIAIRE, #PANNEAUX SOLAIRES EN CENTRAFRIQUE - LA PAIX AVEC L ' ELECTRICITÉ POUR TOUS

L'homme d'affaires aujourd'hui à la tête d'une fortune estimée à 3,4 milliards de dollars travaille sur un projet de réseau ferroviaire reliant tout le continent africain. Un chantier selon lui bénéfique à la fois pour l'Afrique et pour l'Europe.

"On ne peut pas développer aujourd’hui l’Afrique sans investissements massifs dans l’éducation, sans l’électrification, sans investissements dans des infrastructures ferroviaires, routières et portuaires".

L’enjeu majeur: faire gagner un temps précieux aux transports de personnes et de marchandises, pour maximiser les échanges. "D’un port algérien jusqu’au Centrafrique, si vous devez envoyer une marchandise par bateau, vous mettrez deux mois et demi. Par contre, une ligne de chemin de fer qui partirait d’un port algérien vers la Centrafrique par le Tchad, c’est 48 heures" illustre Issad Rebrab. Une avancée majeure à même de séduire tous les acteurs économiques africains, mais pas seulement.

Car l’idée est de donner accès à ce réseau aux Européens, aux Asiatiques ou encore aux Américains, que ce soit pour le construire ou pour l’utiliser. "C’est un projet intercontinental, détaille l’homme d’affaires. Aujourd’hui la Chine a commencé à réaliser le premier tronçon de Djibouti à Addis-Abeba (en Éthiopie, NDLR). Ils comptent le prolonger sur le Sud-Soudan et arriver à l’Atlantique, vers le Togo. L’idéal c’est d’interconnecter l’ensemble des lignes de chemin de fer africaines".

Un projet long, très coûteux donc, mais qui a tout pour être rentable, assure Issad Rebrab, qui pour étayer son propos relate une conversation qu’il a eue avec le ministre éthiopien des Affaires étrangères et le directeur général des ports de Djibouti (à retrouver dans la vidéo ci-dessous).

En comparant avec ses deux interlocuteurs les coûts de transport d’une tonne de marchandises par camion entre Djibouti et Addis-Abeba, avec ce que coûterait le même transport s’il était réalisé en train, Issad Rebrab table sur une rentabilisation en deux ans d’une ligne de chemin de fer ayant coûté 4 milliards de dollars à construire. Ce qui fait dire au chef d’entreprise que "d’un point de vue financier, si vous proposez des projets pareils à n’importe quel fonds d’investissement, n’importe quel financier, il est prêt à mettre de l’argent".

Issad Rebrab rêve de voir des investisseurs européens rejoindre le projet. Pour l'homme d'affaires, le Vieux continent a même tout à gagner à s'associer à la construction du réseau. "L'Europe a besoin de grands projets et l'Afrique a besoin de développement. Nous avons un destin commun. On doit travailler ensemble dans l'intérêt de tout le monde". Un intérêt qui n'a rien de philanthropique. Le sujet est démographique: "Vous savez que d'ici 2030, il y aura 450 millions de nouvelles naissances en Afrique. Si on n'essaie pas d'investir dans des infrastructures pour le développement de l'Afrique, les gens vont venir (en Europe, NDLR), et ce sera extrêmement difficile de les arrêter. Il est impératif aujourd’hui que les gouvernements des deux continents travaillent ensemble pour un plan Marshall comme l’a proposé Madame Merkel. Il faut que la France aussi joue son rôle".

Un discours à destination des pouvoirs publics, mais Issad Rebrab sait également parler aux investisseurs, et il connaît les arguments à mettre en avant pour attiser leur curiosité: "Imaginez-vous si nous créons une classe moyenne de 500 millions d'habitants en Afrique, ce sera une pérennité pour les marchés européens, et une source de stabilité pour les pays des deux continents

Aujourd'hui, ce qui nous intéresse c'est de faire de la colocalisation et de la coproduction. Tout ce qu'on peut produire dans les pays développés où on peut avoir des avantages comparatifs, on le fait dans les pays développés. Tout ce qu'on peut faire en Algérie avec des avantages comparatifs en Algérie, on le fait en Algérie. Ce qui nous intéresse, c'est de monter des grands projets de taille mondiale. Et être évidemment compétitifs, au niveau mondial".

Thomas Oliveau et Sami Bouzid, BFM Business

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