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Dabealvi.La Sentinelle en mode veille - Centrafrique M.E.R.C.I

Centrafrique : l’impossible processus de paix (siriri) et réconciliation C.I.N.P.P

30 Août 2017 , Rédigé par dabealvi.over-blog.com Publié dans #MésanR, #ENERGIE SOLAIRE, #POLITIQUE

COHESION D’INTÉRÊT NATIONAL POUR LA PAIX

LES FORCES DE BLOCAGES

Les affrontements entre les Antibalakas et les Sélékas sont les principaux obstacles à la paix.

LES ANTIBALAKAS : quoi qu’on en dise, quoi qu’on en pense, ils sont des patriotes. Ce sont eux qui se sont soulevés face aux envahisseurs de leur pays. Ils sont à l’origine d’un mouvement de résistance parfaitement légitime.

Avant de les diaboliser, il faut se souvenir du début de l’envahissement de la capitale Bangui par les Sélékas de Michel Djotodia. François Bozizé, abandonné par la France, a dû, devant la horde des mercenaires, céder le pouvoir aux séditieux. Les Sélékas, de confession musulmane, ont alors entrepris, avec brutalité, d’islamiser de force les Banguissois et les Banguissoises.

Ils se sont livrés à des massacres de chrétiens et ont profané leurs lieux de culte. Bangui s’est transformée en une cité de la peur, dont les quartiers sont devenus des coupe-gorge. La violence des Sélékas a sévi partout – et surtout au « Km5 », bastion des musulmans souvent étrangers.

Aucune force organisée n’a surgi pour arrêter les Sélékas.

C’est alors que des patriotes centrafricains se sont levés, pour défendre leur pays et empêcher le massacre des populations. Malheureusement, les Antibalakas n’ont pas réussi à contenir les Sélékas, qui, dans les provinces qu’ils occupent, continuent leurs exactions.

Mais il va de soi que, si certains Antibalakas ont commis des crimes contre l’humanité, ils devront rendre des comptes devant les tribunaux le moment venu.
LES SELEKAS : ceux qu’on appelle ainsi sont, en réalité, des mercenaires étrangers, dont des Centrafricains égarés ont sollicité les services pour conquérir le pouvoir à Bangui par la force.

Ils sont en majorité de confession musulmane et, pour la plupart, recherchés dans leur propre pays pour divers délits. Tchadiens, Soudanais, du Nord et du Sud, Darfouriens, Nigériens, ils sont en quête d’un nouvel Eldorado.

La consonance de leur patronyme arabo-musulman témoigne de leur origine. Beaucoup ne parlent ni le Sango, ni le français, les deux langues nationales de la République Centrafricaine. Si les Antibalakas ne les avaient pas évincés de Bangui et si Djotodia, leur chef, était resté au Palais de la Renaissance, Bangui et certaines régions risquaient de devenir des califats.

Derrière les Sélékas, tapis dans l’ombre, il ne faut pas manquer de voir les monarchies pétrolières du Golfe et certains pays voisins qui participent, eux aussi, au plan de dépeçage de la RCA. La République Centrafricaine est cernée. Couper les multiples mains qui l’étranglent, seul, le peuple centrafricain pourra le faire. Car les Sélékas ne veulent pas la paix. Ils attendent une amnistie générale et l’impunité pour les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre qu’ils ont osé commettre.

Quand on pense qu’ils sont même allés jusqu’à planifier un génocide ! C’est inconcevable ! Les responsables de ces crimes devront impérativement être traduits devant les tribunaux.

LES GROUPES D’ AUTO-DEFENSE

Ils se sont spontanément constitués pour résister aux peuls. En effet, dans la Kotto, la Haute-Koto et le Mbomou, la transhumance des éleveurs peuls provoquait d’importants dégâts dans les champs, parce qu’ils faisaient brouter les cultures des autochtones par leurs bovins. C’est pourquoi, excédés, les paysans ont mis en place des groupes d’auto-défense.

Mais les peuls, de confession musulmane, ont été soutenus par les Sélékas, qui se sont livrés à de violentes représailles sur les populations. Les massacres de Bangassou, de Bambari et de Bria découlent de ces conflits.

UNE AUTORITÉ A RÉTABLIR…

Le gouvernement doit quitter l’enclos faussement sécurisé de Bangui, pour exercer pleinement son autorité dans tout le pays. L’État doit être présent auprès des populations en souffrance. Il faut qu’il remette en route les administrations saccagées par les Sélékas dans les provinces.

Il doit réactiver les concertations autour du DDRR et tout faire pour qu’elles aboutissent. L’essoufflement des négociations de paix(SIRIRI) et de réconciliation nationale doit être compensé par de nouvelles initiatives. Étant entendu que rien ne pourra se faire sans un état fort, doté d’une armée forte, patriotique et citoyenne. La priorité des priorités demeure la réhabilitation d’une Armée Nationale Centrafricaine, aujourd’hui en pleine déconfiture.

Il faut obtenir la levée de l’injuste embargo, décrété par l’ONU, qui frappe la République Centrafricaine. Qui la désarme et, ainsi, la livre aux ambitions séparatistes des Sélékas. Il faut activer la formation des Nouvelles Forces Centrafricaines, dont le recrutement ne doit souffrir d’aucun tribalisme, d’aucun régionalisme, d’aucun clanisme.

…POUR RAMENER LA PAIX ET LA RÉCONCILIATION

A quand une mobilisation de la communauté internationale en Centrafrique ? Jusqu’à présent, elle n’est intervenue qu’a minima, donnant plutôt l’impression de détourner la tête quand la RCA est en feu. Sa politique ambiguë face aux ex-Sélékas, dommageable pour la paix, fait courir le risque que la crainte d’un génocide ne se transforme en sinistre réalité.

Puisque les multiples tentatives de médiation et de réunions pour la paix n’ont pas abouti, il faut essayer d’autres pistes. Pourquoi ne pas mettre en place un Conseil de sages, composé d’une dizaine de personnes appartenant à la société civile, triées sur le volet, venues de toutes les ethnies, appartenant à toutes les confessions, exerçant toutes les professions ? Ce Conseil jouerait le rôle de médiateur auprès des belligérants et ferait tout pour amener les rebelles à la table des négociations. Puisque, pour l’instant, le gouvernement centrafricain, les forces internationales et la MINUSCA sont incapables de ramener la paix et protéger les populations en utilisant la force, c’est un dialogue sans tam-tam avec les séditieux qu’il faut privilégier.

Le but est de leur faire comprendre qu’ils ne gagneront jamais le pouvoir et la paix les armes à la main. Il faut tout faire pour isoler les chefs rebelles. Menacer de rompre les relations diplomatiques avec les pays qui les soutiennent. Expliquer aux hommes de ces chefs rebelles qu’ils sont manipulés. Que leurs responsables ont amassé des fortunes colossales tandis qu’eux-mêmes végètent dans la misère avec des soldes ridicules, en risquant leurs vies pour des broutilles.

Il faut accentuer les divisions déjà bien avancées au sein des ex- Sélékas. Dénoncer les accords d’exploitation avec les sociétés étrangères qui exploitent les mines de diamant et d’or dans les provinces occupées par les rebelles et leurs mercenaires. Il faut que ces sociétés cessent de payer les ex-Sélékas pour garantir la sécurité de leurs exploitations. Car ce sont ces actions illicites qui permettent aux rebelles de s’approvisionner en armes.

En argumentant avec fermeté, le Conseil des sages pourrait ainsi ouvrir un chemin vers la paix. Et, seule, la volonté inébranlable des Centrafricains permettra à leur pays de se réconcilier avec lui-même.

JOSEPH AKOUISSONNE
AFRIQUE NEWS INFO

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